Les liens qui se bâtissent en intensif.

Cette semaine je vous parle d’un des effets forts qui se produit en intensif !
Celui de réduire les vides dont on hérite dans l’apprentissage aussi sûrement que les nouvelles connaissances.
Ces vides se manifestent pour plusieurs raisons suite à l’apprentissage de la matière lors des cours réguliers.
Tout d’abord, entre chaque cours, la vraie vie nous rattrape. Notre esprit a beaucoup d’informations à retenir, beaucoup de distractions à subir et beaucoup d’autres priorités. Ce faisant, une partie de ce qu’on apprendra pourra se perdre dans le “bruit” du quotidien.
En second point, il y a des éléments qui n’ont simplement pas été compris, entendus ou retenus. Ces éléments ne sont pas forcément très graves dans le grand schémas des choses (je peux apprendre à faire une feinte fonctionnelle sur laquelle bâtir, même si je suis moins bon avec la gestion des distances de celle-ci, par exemple), mais plus il y en a au fil des cours, plus il y a des angles morts dans la matière apprise.
En troisième point, moins on est expérimenté, plus certains concepts sont à “remettre à plus tard” car on ne peut pas tout retenir ni tout apprendre d’un seul coup. Les cours visent à étaler dans un ordre logique la matière pour en faciliter l’apprentissage, mais il est évident que notre expérience antérieure a un impact sur notre capacité d’apprendre.
Finalement, il peut arriver que certains éléments de matière qu’on voit soient connectés ou amplifiés par d’autres cours ou d’autres modules, dont l’exploration remonte à longtemps ou n’a pas encore eu lieu. Ces instants “euréka” peuvent donc se faire plus rares ou absents car le temps à distiller notre perception de ces liens qui pourraient autrement être évidents. Ces autres éléments de matière, sans être requis pour apprendre la technique en ce moment explorée, sont souvent des multiplicateurs d’effet, mais on est souvent limité dans le délai dans lequel on peut les explorer puisqu’on ne peut pas tout faire à la fois.
Au fil des répétitions, bien entendu, ces éléments reviennent plus facilement et plus vite. Des blocs s’agencent, des points se relient, et les conclusions à tirer se révèlent. Mais cela peut prendre des mois, des années voire même des décennies, car comme toute chose, la maîtrise prend du temps.
Mais une des façons les plus efficaces de faciliter ces apprentissages et réduire au maximum ces vides, ce sont les intensifs.
D’abord, car on fait un module complet dans la journée. Ce faisant, ce qu’on a appris normalement la semaine dernière remonte à quelques heures voire quelques minutes. De plus, comme chaque compétence du cours d’avant s’enchaîne dans la même journée, on rebâtit immédiatement sur celle-ci, donc il n’y a pas une période de quelques jours entre l’apprentissage, l’utilisation et son amélioration. S’il y a des fautes, on les corrige tout de suite car c’est directement évident.
En second point, lors de l’intensif, on choisit des modules qui ont généralement des thématiques relativement communes (par exemple différentes ripostes, ou bien différentes méthodes d’attaque, le tout pouvant être combiné à un module sur comment combattre défensivement ou comment faire des stratégies). Ceci permet un enchaînement de modules qui se nourrit de l’un à l’autre et permet donc un effet euréka entre les différentes journées en atteignant éventuellement la matière qui a un effet multiplicateur.
Finalement, comme les activités ont lieu du jour au lendemain, le bruit du quotidien est limité, l’esprit est virtuellement focalisé sur ces apprentissages pendant plusieurs jours, ce qui permet à l’élève de se dévouer pleinement au développement de ces compétences et de repartir avec celles-ci ensuite, chaque journée permettant de marteler le clou.
Bien entendu, faire un intensif ne garantit pas la maîtrise de chaque compétence enseignée, l’escrime est un tout complexe dont les éléments sont interdépendants et il y a une limite à ce qu’on peut isoler et maîtriser sans devoir explorer d’autres facettes avant de revenir sur les précédentes. Mais pouvoir cumuler l’équivalent d’un mois de cours en une journée, et 5 mois en une semaine, c’est sûr que ça donne un coup de pouce!