Les éléments d’un plan.
Cette semaine je parle du sujet parfois ésotérique qu’est le plan!
En Scrimicie, nous passons beaucoup de temps à parler du fait de planifier, savoir ce qu’on fait, et agir de façon décidée.
En effet, on considère que si on entre à portée d’échanger des coups avec un ennemi, une situation qui dans un vrai duel serait fort dangereuse, c’est qu’on sait ce qu’on va faire.
Bien entendu, un duel est chaotique, relativement imprévisible mais y aller sans préparation ni anticipation est une recette pour la catastrophe.
Il faut donc avoir un plan, et pour cela, il faut savoir ce que ça comporte.
Une manoeuvres de contrôle:
Pour porter une touche, un attaquant a un devoir de contrôle. Le contrôle vise à décider ce que l’adversaire fait (ou ne fait pas) de son épée afin de l’empêcher non seulement de parer la véritable attaque, mais aussi, de remettre un coup pendant etou après la touche.
Comme on ne peut pas garantir que l’adversaire soit mort ou incapacité, nos actions d’attaques doivent non seulement être décisives, mais aussi en contrôle de l’arme de l’adversaire.
Ces manœuvres peuvent être un battement, une pression du fer pour écarter l’épée de l’adversaire, une feinte ou bien simplement leurrer l’adversaire sur la distance afin qu’il ne réalise pas qu’il est en danger.
Ces manœuvres sont généralement choisies en étudiant les parades, la posture, la garde et la gestion de la distance de l’adversaire.
Une action d’attaque:
Enchaîner plusieurs coups peut être utile, mais c’est souvent plus suicidaire et risqué qu’autre chose puisque cela prend pour acquis que l’adversaire va parer plutôt que d’attaquer en même temps. D’où la pertinence d’avoir une manœuvre de contrôle d’abord pour permettre ensuite de venir frapper. L’action d’attaque sera le coup porté immédiatement après le contrôle afin de capitaliser sur l’avantage qu’il nous a donné.
Cette touche vise généralement à frapper une cible que l’on a exposée par contrôle plutôt qu’une ouverture déjà existante qui pourrait être un piège de l’adversaire.
L’action d’attaque doit choisir une cible qui nous permet de rester en sécurité et qui est raisonnable face au contexte dans lequel on est rendu. Ainsi, on ne frappera pas une main à courte portée car cela implique souvent d’avoir notre arme plus basse et d’exposer notre tête. Inversement, attaquer une cible profonde à longue portée exposera nos bras bien avant qu’on se rende et pourra nous voir être touché avant. Un mauvais choix de cible après le contrôle limite notre capacité de survivre à l’éventuel coup de retour.
Se mettre en sécurité:
Après ou pendant la touche, se mettre en sécurité est fondamental. Notre attaque peut avoir des conséquences délétères et causer notre victoire, mais cela ne sera pas forcément immédiat dans un véritable duel. C’est pourquoi on s’entraîne en ne prenant jamais pour acquis la défaite de l’adversaire. Cela veut dire qu’on doit frapper et prévoir notre survie ultérieure.
Cela peut vouloir dire de se coller contre l’adversaire après une touche à courte portée pour empêtrer ses bras ou saisir son arme, nous permettant dans un vrai combat de frapper de nouveau si l’attaque initiale n’était pas suffisante pour le neutraliser dans l’immédiat.
Cela peut vouloir dire d’avoir frapper les mains de si loin qu’on peut reculer hors de portée avant qu’il ne réplique, nous permettant d’évaluer s’il est encore combatif et être dans une position sécuritaire pour déterminer notre prochaine action, ou bien être en sécurité pour le voir s’effondrer ou échapper son arme.
Lorsqu’un contrôle initial est bien fait, il peut être souvent suffisant pour empêcher l’adversaire de remettre tant il est surpris ou dominé, mais c’est toujours important d’en être certain en ajoutant une couche de contrôle.
Dans les semaines à venir, je parlerai d’autres éléments du plan, comme par exemple comment pratiquer le plan en combat libre (sparring), qui est souvent l’un des éléments les plus obscurs et qui peut ralentir la maîtrise de son application.
À bientôt!