Une révision de certains principes de la Scrimicie.

Aujourd’hui, je vais aborder quelques principes assez simple que vous connaissez peut-être. Je resterai direct en concis dans mes explications. Considérez ceci comme un rappel utile sur des fondements de l’escrime.
- Exploiter l’engagement de l’adversaire
Principe : Le moment précis où l’adversaire attaque, il ne peut se défendre, car il est pleinement impliqué dans son action.
Quand votre adversaire lance une attaque, il met toute son énergie dans ce geste, laissant une fenêtre de vulnérabilité. C’est le moment d’agir – avec une parade-riposte, une contre-attaque, ou même une feinte pour le déséquilibrer. Ce principe vous enseigne l’importance du timing : observer, attendre, et frapper au bon moment.
En pratique : Imaginez que votre adversaire avance avec une attaque directe. Au lieu de reculer, vous anticipez et contre-attaquez dans l’instant où son bras s’étend, avant qu’il ne puisse se replier.
Réflexion : La patience et l’observation sont des forces. Attendre le bon moment, que ce soit en combat ou dans la vie, peut transformer une situation à votre avantage.
- La simplicité mentale dans le chaos
Principe : En combat, on ne peut pas penser à deux choses en même temps. En sachant ceci, ça ouvre des possibilités tactiques intéressantes pour battre l’adversaire.
Le combat est intense, et un esprit ne peut se concentrer que sur une seule intention à la fois. Si vous essayez d’attaquer tout en anticipant une défense, vous perdez en clarté. Ce principe vous invite à rester focalisé et à utiliser cette limite contre votre adversaire, en le forçant à se disperser mentalement.
En pratique : Feintez pour provoquer une réaction confuse, puis frappez quand votre adversaire hésite, incapable de choisir entre attaquer et défendre. Cette règle est aussi une fondation lorsque vous escrimez avec deux armes; amenez l’adversaire à gérer une de vos armes afin qu’il oublie que la deuxième arme existe.
Réflexion : Détourner l’attention des autres peut vous rendre invisible à leurs yeux.
- Éviter le piège des doubles touches
Principe : Si on attaque une ouverture, l’escrimeur adverse pourra nous attaquer en retour, et nous perdrons tous les deux.
Cibler une ouverture semble tentant, mais cela peut mener à une double touche, où les deux escrimeurs s’atteignent simultanément (ou presque). Ce principe vous met en garde contre les actions impulsives et vous pousse à préparer vos attaques avec ruse.
En pratique : Au lieu de foncer sur une ouverture, provoquez-la avec une feinte ou un changement de distance, pour que l’adversaire s’expose sans pouvoir riposter. Ou encore, appliquez la tactique des vecteurs.
Réflexion : Agir sans réfléchir peut sembler gratifiant sur le moment, mais la patience et la stratégie mènent à des victoires durables.
- L’attaque des gestes pour contrôler le combat (vecteurs)
Principe : Pour éviter les doubles touches, attaquez les gestes de l’adversaire – son déplacement, son attaque – plutôt que ses ouvertures. Ainsi, vous contrôlez le combat.
Plutôt que de viser une cible statique, concentrez-vous sur les actions de l’adversaire : son pas en avant, l’amorce de son attaque, le mouvement de son arme. En attaquant ses gestes, vous perturbez son plan et prenez l’initiative, tout en réduisant le risque d’une contre-attaque.
En pratique : Si votre adversaire avance, ciblez son déplacement avec une attaque qui le force à s’arrêter. S’il attaque, interceptez son arme ou son bras en mouvement pour le contrôler, contre-attaquer ou riposter immédiatement.
Réflexion : Prenez le contrôle des situations en anticipant et en influençant les actions des autres, plutôt que de réagir à leurs résultats.
- L’intention dans chaque action
Principe : Parer un coup sans avoir l’intention de frapper est une faute, car cela laisse à l’adversaire l’initiative nécessaire pour nous déjouer.
Une parade ne doit jamais être un réflexe passif. Elle doit préparer une riposte ou déséquilibrer l’adversaire. Sans intention offensive, vous cédez le contrôle du combat, permettant à l’adversaire de dicter le rythme.
En pratique : Quand vous parez, pensez toujours à l’étape suivante : une riposte rapide, un décalage pour surprendre, ou une feinte pour provoquer une erreur. Encore mieux, anticipez son attaque pour y placer une parade qui servira de relais pour une attaque fatale.
Réflexion : Chaque action doit avoir un but. Vivre avec intention, même dans les moments défensifs, vous garde maître de votre destin.
- La surprise ramène à l’essentiel
Principe : Lorsque l’adversaire est surpris, il redevient un débutant.
Un adversaire déstabilisé – par une feinte, un changement de rythme, ou une tactique inattendue – perd sa maîtrise et réagit instinctivement, comme un novice. Ce principe vous encourage à jouer sur la psychologie pour prendre l’avantage.
En pratique : Changez soudainement votre rythme ou utilisez une feinte inattendue pour provoquer une réaction désordonnée, puis exploitez cette ouverture.
Réflexion : Personne ne peut prédire l’imprévu. On ne peut agir avec intelligence si on ne sait pas. La surprise est l’assise de toute attaque qui réussit.
Gabriel Mailhot