L'importance d'essayer.
L’enfer est pavé de bonnes intentions et l’enseignement est un milieu ou on peut le constater sans cesse.
Une des choses qu’on enseigne le plus en Scrimicie, c’est que les élèves fassent des manœuvres de contrôle pour atteindre leur adversaire sans que leur assaut soit suicidaire et ne résulte en une double-veuve.
On parle donc de prendre des choix éclairés, et j’en suis venu à constater que certains élèves, selon la façon dont est rédigée leur carte mentale ou de la façon dont on leur a expliqué, se privent d’agir par souci de ne pas faire d’attaques suicidaires.
“J’attaquerai pas, je finis toujours en une double”
“Je ferai pas cette technique, je la maîtrise pas assez, j’ai peur de me faire toucher”
Ce sont des phrases qu’on entend souvent.
La réalité, c’est que la défense c’est important, oui, mais votre adversaire, dans un combat à mort, ne se tuera (normalement) pas tout seul. Vous allez devoir vous commettre, vous allez devoir agir.
Bien sûr, à un certain niveau d’expérience, votre défense sera si forte que l’adversaire s’époumonera inutilement sur la forteresse de vos parades et vous aurez tout le loisir de le cueillir d’une économe riposte mais pour cela, il faut que l’adversaire fasse des erreurs, et pour qu’il fasse des erreurs, il faut qu’il attaque en craignant votre menace. Et pour que vous le menaciez, il doit savoir qu’il y a un risque réel que vous l’attaquiez aussi. Il ressentira alors de l’empressement, de la pression, prendra des raccourcis techniques pour placer ses assauts, va négliger certains éléments de sa stratégie, et va se mettre en danger mais il faut d’abord que vous soyez un danger.
Vous ne voulez pas dormir sur la défense, vous voulez être un géant qui dort, que l’adversaire craint de réveiller. Mais pour qu’il craigne de vous réveiller, il faut que ce soit clair que votre éveil sera un problème pour lui et pour cela, il n’y a qu’une seule façon: le faire
On vous enseigne techniques et tactiques, on vous fait pratiquer dans des simulations dont la pression augmente en intensité, mais une fois que tout cela est dit et fait, il est important de le faire en combat aussi sous la pression d’un duel libre.
Apprendre en combat libre :
Aucun match de combat libre, même s’il résulte en une atroce double-ouverte, n’est perdu, si ce que vous avez fait dedans était voulu, choisi et exécuté volontairement.
Le fait de savoir ce que vous faites (à défaut de savoir si c’est une bonne chose ou non), fait que vous êtes capables de tirer des conclusions.
Si vous vous battez sans réfléchir ni observer, vous aurez des mauvais et des bons résultats, que vous ne pourrez pas reproduire, car vous ne savez pas ce que vous faites.
Si vous vous battez en mettant au défi des théories, vous en retirez de l’expérience. Vous pouvez donc essayer de passer à l’assaut après une feinte, un battement, etc en choisissant une cible ou une autre, une réaction ou une autre de l’adversaire, ou une distance particulière ou (idéalement) une combinaison de ces différents éléments.
Il ne faut pas craindre la double-veuve ou être touché en les voyant comme une faute grave, mais plutôt comme un signal qu’il y a quelque chose à apprendre.
Si vous vous faites toucher, si vous attaquez et provoquez une double-veuve, pourquoi? C’est tout ce qui importe. Découvrir pourquoi. Et parfois la réponse ne viendra pas tout de suite.
Quand on a un pourquoi, ou une vague idée d’un pourquoi, on peut commencer à corriger le problème.
Si on fait n’importe quoi, ou pire, on ne fait rien, on ne peut pas améliorer l’action, car il n’y en a pas.
Être dans l’action et prendre de bonnes décisions :
Vous êtes débutants et dénués de connaissances? Comment prendre de bonnes décisions en toute ignorance?
On ne peut le faire que de façon limitée, en se concentrant sur ce qu’on peut contrôler.
En prenant vos décisions basées sur les informations que vous avez déjà, et en tirant des conclusions par expérience pour découvrir de nouvelles informations.
Dès le premier cours, on vous explique les conséquences de frapper dans le bas du corps. Vous savez donc déjà que frapper dans les jambes vous expose et est suicidaire.
Ce qui est raisonnable de s’attendre comme prise de décision, c’est que vous attaquiez dans le haut du corps.
Dans le second cours, on vous montre à estoquer à longue portée.
À ce moment-là, ce qu’on attend de vous, c’est que vous estoquiez à longue portée.
À ce niveau, votre expertise et votre expérience dans la gestion de la distance n’est pas très bonne. Vous allez prendre parfois la décision d’estoquer sans réaliser que vous étiez trop proche, ou de tailler sans réaliser que vous étiez trop loin. Vous devrez donc apprendre de cela, et c’est correct!
À un certain niveau, vous apprendrez des ripostes, des attaques et des tactiques. Votre prise de décision sera de les appliquer en respectant les informations stratégiques qui venaient avec pour les faire de la meilleure façon possible.
Comme ça, si vous échouez, vous pouvez observer ce qui était manquant ou n’a pas été bien fait, ou réaliser que ce n’était pas la bonne technique, donc pas la bonne tactique, pour le contexte.
Se faire toucher, ou faire partie d’une double-veuve, ce n’est pas grave si ce qu’on a essayé était fait au meilleur de nos capacités. C’est en améliorant point par point ces tentatives qu’on devient capable de les faire correctement, et qu’on devient plus connaisseur de ce qui a provoqué nos erreurs.
Apprendre de nos erreurs :
Lorsque vous faites votre possible, c’est correct d’enchaîner des défaites et des doubles-veuves si vous vous questionnez sur pourquoi elles ont eu lieu.
Si vous essayez des choses et qu’elles ne fonctionnent pas, un coach ou un instructeur peuvent vous indiquer les erreurs que vous avez faites, et vous encadrer pour qu’elles n’arrivent plus ou moins.
En Scrimicie, vous avez du coaching vidéo mensuel, dans lequel c’est le temps de tenter vos plans et tactiques, afin de révéler les mauvaises décisions ou mauvaises exécutions que vous faites pour les corriger.
Prenez la décision de contrôler, puis exécutez avec conviction. On regardera après ce qui ne marche pas et vous le corrigerez!
Si vous ne faites pas d’assauts en tentant d’incorporer ce que vous avez appris, vous ne pourrez pas apprendre de vos erreurs, et vos coachs n’auront pas beaucoup d’éléments sur lesquels vous faire progresser.
En conclusion :
Vous devez vous battre, et tenter des assauts.
Ensuite, en le faisant, vous devez prendre les décisions que vous savez être les meilleures, et éviter celles qu’on vous a déjà apprises être les mauvaises.
Le reste, c’est une question de découverte, de coaching, et de suivre les programmes pour tout intégrer.
Ultimement, tant que vous tentez de vous protéger quand vous êtes attaqué, que vous tentez de contrôler avant d’attaquer, vous êtes dans la bonne direction! Le reste viendra avec le temps!