À mesure de nos entraînements, on parle souvent de contrôle, de plan, d’actions à seconde intention pour entraîner les élèves à éviter de simplement frapper en espérant que ce soit suffisant.
Ces manoeuvres s’enseignent sous différentes formes techniques, que ce soient des prises de fer, des battements, des feintes d’un type ou un d’autre.
Ces manoeuvres peuvent aussi passer d’une riposte après une bonne parade qui a contrôlé et bloqué l’arme de l’adversaire, et une invitation savante peut même amener la frappe de l’adversaire à l’endroit désiré pour offrir l’occasion de la riposte voulue.
Ultimement, j’aime bien dire aux élèves qu’à un certain moment, une fois qu’ils ont appris ces techniques et développé ces compétences, ils doivent distiller celles-ci à un seul concept: si mon action fait agir l’adversaire, je le contrôle.
Si je le contrôle, je peux agir contre lui.
L’idée est qu’attaquer tout simplement nous expose au fait que l’adversaire pourrait au mieux parer et avoir une opportunité de riposter, au pire nous contre-attaquer et nous toucher dans le processus, et la situation médiane entre les deux est une double.
Mais lorsqu’on agit avec comme première intention de faire réagir l’adversaire ou, plus exactement, de mobiliser son épée, nous créons une porte d’entrée pour la véritable touche.
Ma vision est donc, une fois qu’un combattant a un corpus technique suffisamment développé, de se concentrer beaucoup plus sur la pression naturelle que sa posture de garde et des micro-menaces peuvent donner et à compter de là, s’adapter immédiatement et fluidement pour attaquer à l’endroit que l’adversaire a exposé en mordant.
Les critères:
- Est-ce que j’ai initié l’action?
- Est-ce que l’adversaire y a répondu?
- Est-ce que je suis dans une position de frapper sans me jeter dans la réponse de l’adversaire?
On a parlé souvent des mains, donc voici ce cas contextualisé dans le présent article:
- Je fais mine d’attaquer aux mains sur ma droite alors que mon adversaire est en garde. (J’initie)
- Il décide qu’il pare en mettant son épée dans le chemin à droite (Il répond)
- J’ai peu engagé mon action et je peux donc, d’une rotation de poignet, changer ma trajectoire et prendre ses mains plus basses vu qu’il les a essentiellement laissées dans le chemin (j’évite la réponse de l’adversaire).
Un autre exemple, contre des adversaires qui frappent à outrance plutôt que de se protéger, nos combattants suicidaires.
- Je fais mine d’attaquer vers sa tête mais en restant à la limite de la portée, avec une taille verticale sur la tête. (J’initie)
- Il décide frapper immédiatement dans ma tête en réponse avec un coup en diagonal (il répond)
- Je me retire d’un pas vers l’arrière et change ma trajectoire pour toucher ses mains tout en étant hors de portée (j’évite la réponse de l’adversaire).
Je peux planifier ces contrôles en ayant observé des réactions grossières et évidentes de mon adversaire dans des tests précédents (comme voir qu’il pare les coups aux mains, ou bien qu’il frappe lorsqu’on le frappe).
Mais je peux aussi en fait me mettre dans un état d’esprit ou depuis une portée sécuritaire, j’agis avec menace sans trop m’investir, et dès que je vois l’adversaire mordre, je suis dans une position assez neutre pour éviter la réponse et la contourner pour effectuer une frappe sécuritaire.
Dans les prochains articles, je parlerai de comment être dans une position pour éviter la réponse et frapper, et aussi, je parlerai de micro-menaces!
