En combattant, il est tentant de se replier lorsque l’adversaire frappe. Après tout, se mettre hors de portée fournit des avantages indiscutables, que nous pourrons explorer ensemble dans un autre article.
Ici, l’objectif est de parler de tous les avantages qu’offrent une parade.
Bien entendu, en lien avec le point d’ouverture, parer implique d’être à portée de recevoir un coup et vient defacto avec le risque d’échouer la parade et d’être touché.
Ceci dit, savoir parer augmente non seulement drastiquement vos chances de rester indemne lorsque vous êtes frappé, mais la parade ouvre une pléthore d’opportunités de victoire.
Déjà, pour parer il faut être à portée de recevoir des coups. Ce qui signifie d’être à portée d’en donner. Se replier hors de portée réduit autant les occasions d’en recevoir que d’en donner. Ce faisant, cela ouvre la porte à des ripostes.
Il faut savoir qu’une importante part des combattants ont une tendance à mener un assaut constitué d’une seule frappe, laquelle vise à prendre un contrôle du fer et contourner, ou de faire une feinte et venir toucher immédiatement. C’est normal: ce désir de s’engager le moins possible et le plus simplement possible vient avec la volonté de réduire notre exposition.
En ayant paré et en étant prêt à riposter, vous mettez abruptement fin au scénario que s’était fait l’adversaire et vous pouvez frapper à un moment où ce dernier ne comptait pas enchaîner et donc attaquer sans vous exposer davantage.
Parer peut vous permettre de fermer la distance sécuritairement. En effet, beaucoup de combattants vont se battre en avançant agressivement ou en reculant prudemment à mesure qu’ils lancent leurs assauts. Ces comportements peuvent les exposer (avancer agressivement) ou les rendre difficiles à atteindre (reculer prudemment). Que vous soyez celui qui désire avancer ou celui qui poursuit un fuyard, la parade peut être votre solution: chaque parade est une occasion de faire un (ou plusieurs) pas en avant, le tout en ayant du contrôle sur l’arme de l’adversaire.
Vous pouvez même avancer contre un adversaire qui compte fermer agressivement la distance en écartant votre arme. Focalisant sur une parade au quillon, vous pouvez chercher son faible dans votre fort et l’empêcher de vous contrôler. Dans ce processus, il est possible de fermer la distance qu’il s’attendait à parcourir, imposant quand et comment il se rendra à courte portée et bloquant son arme dans une position à partir de laquelle il ne peut manœuvrer la vôtre.
On pourrait réfléchir à de nombreuses autres éventualités, mais l’une des plus importantes demeure l’accès au centre du duel. Une parade coupe la ligne qui relie votre adversaire à vous, le forçant à dégager son arme ou attaquer en s’exposant. Ceci vous procure donc un chemin tout tracé vers votre adversaire pour frapper avec avantage. Si votre adversaire s’en protège, il est probable qu’il soit encore dans une position désavantageuse. Sinon, vous aurez le champ libre pour faire votre touche.
La difficulté qu’on rencontre avec des parades, c’est de réussir à les rendre assez instinctives que notre esprit demeure concentré sur les opportunités qu’on veut exploiter, sans être trop réflexes pour pouvoir être piégées par un adversaire compétent.
Il faut inversement éviter de tomber dans un cycle de réactivité, où on veut tellement parer qu’on mord aux feintes ou bien qu’on se met à suivre des trajectoires d’attaques pour les arrêter ou une esquive aurait permis de frapper dans le même tempo plutôt que de s’exposer (pensons aux coups dans les jambes).
Bref, pour parer plus, il faut s’exposer, faire des duels de pratique ou on accepte d’échouer car on se met dans des situations désavantageuses pour enchaîner les parades, jusqu’à ce qu’on développe une zone de confort adéquate dans ces actions.
