Se battre sécuritairement

Se battre sécuritairement.

Deux instructeurs de l'Académie Scrimicie démontrent une technique de combat à l'épée longue en métal durant un cours d'escrime ancienne.

On a pour objectif en Scrimicie d’entraîner des combattants à faire une escrime durable.

Cette escrime durable se définit selon deux aspects:

  1. Le premier est sur l’aspect sportif, que la pratique soit non seulement sécuritaire et bien calibrée, mais aussi que les compétences apprises permettent à un escrimeur d’encore en faire de façon efficace et experte rendu à 80 ans.

  2. Le second est sur l’aspect historique et réaliste, voulant qu’on entraîne des combattants à se battre d’une manière qui leur permettrait de survivre voire d’avoir du succès dans une carrière dans un contexte réaliste. C’est pourquoi on met autant l’emphase sur le contrôle et la défense, pour qu’un combattant conserve toutes ses parties à la fin d’un combat.

Ce qu’il faut savoir, c’est que combattre sécuritairement, c’est une question de prendre les bonnes décisions. Si on prend les mauvaises décisions, ou on néglige certains aspects de cette prise de décision, on remet au hasard ou, pire, à l’adversaire les clés de notre survie.

Si en tentant de tout faire de votre mieux, vous vous retrouvez à être touché, ou subir une double, c’est correct, vous avez fait votre possible et votre adversaire a mieux joué ses cartes que vous, et c’est simplement signe que vous êtes en train d’élargir vos capacités et votre flexibilité face aux différents dangers, tout en améliorant vos compétences.

Si on désire encadrer plus rigidement, il faut essentiellement respecter au départ certains éléments de la liste ci-dessous:

  1. Est-ce que je suis à portée de combat volontairement? Si la réponse est oui, vous devez être en train de faire le point 2. Si la réponse est non, vous devez décider de faire le point 2, ou bien vous enfuir. Plus vous êtes compétent, plus vous serez capable de passer au point 2 même si vous étiez involontairement à portée.

  1. Est-ce que je fais une tentative de contrôle avant d’attaquer (pousser\écarter l’arme, feinter pour la faire se déplacer ailleurs, etc.) ? Si oui, passer à l’attaque, sinon, on devrait faire le point 2 d’abord ou s’enfuir.

  1. Est-ce que mes mains sont plus hautes que celles de l’adversaire lorsque j’attaque? Si oui, je suis relativement en sécurité et j’optimise ma portée, si non, je m’expose et je devrais relever mes mains.**

  1. Est-ce que je pare lorsque mon adversaire attaque? Si oui, je survis pour tenter les étapes 2 et 3 plus tard, si non, je devrais faire le choix d’essayer de me protéger d’abord car je suis responsable de ma survie.***

** Les exceptions sont les attaques dans les mains à la limite de la portée, ou on peut descendre notre épée pour aller chercher la cible, mais encore, dans la plupart des cas mis à part celui d,une garde en fusil contre une garde en fusil, nos mains devraient être au-dessus.

***Bien entendu, à un certain niveau vous pouvez consciemment faire le choix de contre-attaquer plutôt que parer, mais cela vient avec de grands risques qu’il est normal de braver lorsqu’on veut pratiquer des contre-attaques.

Si vous entrez à portée de combat pour exécuter un contrôle duquel vous enchaînez une attaque, et que vos mains sont plus hautes que celles de l’adversaire, vous mettez tous les éléments de base de votre côté pour que votre assaut soit sécuritaire, il ne vous reste après qu’à perfectionner les choix de type d’assaut et la qualité de leur exécution.

Si vous décidez de parer lorsque vous êtes frappé et de tenter de reprendre le contrôle pour riposter, alors vous faites le choix de prioriser votre survie en vous protégeant en défense et en contrôlant en attaque, et à partir de là vous avez ma bénédiction pour attaquer et échouer autant que vous le voulez, c’est comme ça que l’expérience rentre!